Studio KO – La beauté des contrastes entre brutalisme et raffinement

Histoire d’un duo

Fondé au début des années 2000 par Olivier Marty et Karl Fournier, Studio KO est basé entre Paris et Marrakech.

Leur écriture architecturale conjugue modernisme, influences méditerranéennes et savoir-faire artisanaux locaux.

De résidences privées aux institutions culturelles, ils signent des espaces où lumière, matière et proportion deviennent un langage universel.

Appartement Rive Gauche, Paris — Un salon lumineux où le bois et le blanc créent une atmosphère douce et intemporelle.

La beauté des contrastes

À Marrakech, un mur de pierre absorbe la chaleur du soleil tandis qu’un rideau de lin laisse passer un souffle léger.

Chez Studio KO, ce dialogue entre matières brutes et détails délicats n’est pas un hasard : c’est leur langage. Olivier Marty et Karl Fournier en ont fait une signature reconnaissable, cultivant un équilibre rare entre force et finesse.

Leur architecture ne cherche pas à lisser les opposés : elle les fait coexister, jusqu’à transformer la tension en harmonie.

Olivier Marty et Karl Fournier — Les architectes derrière Studio KO.

Un langage architectural

Un mur en béton nu, un bloc de pierre taillée… Chez Studio KO, ces éléments massifs trouvent toujours leur contrepoint dans un détail qui adoucit : un textile aux fibres naturelles, un meuble dessiné sur mesure, un jeu de lumière qui caresse la surface.

Cette écriture repose sur une économie de gestes : privilégier les matériaux dans leur vérité, leur texture brute, et les associer à des éléments plus tactiles et chaleureux.

Les volumes sont travaillés comme des séquences : un espace imposant se prolonge par un lieu intime, une perspective fermée se révèle soudain à la lumière.

C’est cette alternance qui crée un rythme presque musical, où chaque note visuelle a son écho.

Family Home, Paris — Rencontre entre lignes organiques, matières naturelles et art contemporain.

Villa K, Marrakech — La chaleur d’un foyer minimaliste sur fond d’enduit beige et de tapis berbère.

Villa D, Marrakech — Chaleur du cuir, douceur des enduits et simplicité des lignes.

Voyager entre tensions et apaisements

Visiter un projet signé Studio KO, c’est accepter un voyage sensoriel.

À Marrakech, l’Hôtel Yves Saint Laurent joue sur l’effet de seuil : d’abord une façade presque austère, puis un patio baigné de lumière filtrée.

En France, la Villa E dresse sa silhouette comme un monolithe, mais se révèle dans des intérieurs adoucis par l’ombre et le bois clair.

Dans les Cyclades, une résidence privée s’insère dans le relief aride : pierre sèche et volumes épurés dialoguent avec des intérieurs clairs et ouverts sur la mer Égée.

En Suisse, un chalet contemporain conjugue structure de béton et chaleur du bois brut, créant un abri à la fois solide et accueillant.

Chaque lieu suit la même trame : la force attire, la douceur retient.

Musée Yves Saint Laurent, Marrakech — Un tissage de briques inspiré des textures textiles.

Family Home, Paris — Dialogue entre bois sculpté, lumière naturelle et détails artisanaux.

Appartement Rive Gauche, Paris — Entre structure bois et douceur textile.

Villa D, Marrakech — Minimalisme chaleureux entre cuir, lumière et enduits terreux.

L’art de composer avec l’essentiel

Le travail de Studio KO commence souvent par une immersion dans le site : écouter la lumière, comprendre le vent, observer les couleurs naturelles qui l’entourent.

Les matériaux sont choisis pour leur capacité à vieillir avec dignité : pierre locale, bois massif, béton laissé apparent, enduits à la chaux.

Ils privilégient les savoir-faire artisanaux, collaborant avec des tailleurs de pierre, des menuisiers et des ferronniers pour que chaque détail soit pensé comme une pièce unique.

Rien n’est ajouté pour orner : la beauté vient de la justesse des proportions, de la rencontre entre la matière et la lumière.

Family Home, Paris — Un espace de travail où artisanat et lumière naturelle dialoguent.

La philosophie derrière les contrastes

Le duo puise dans l’architecture vernaculaire marocaine, le modernisme européen et une sensibilité presque cinématographique à la lumière et au cadrage.

Pour eux, un lieu doit vivre dans le temps : patiner, s’imprégner de l’histoire de ses occupants, respirer avec le climat qui l’entoure.

Le contraste n’est pas un effet visuel, mais un moyen de rendre l’espace plus vivant. La pierre existe pleinement lorsqu’un tissu vient la frôler, l’ombre prend sens face à une ouverture lumineuse.

C’est cette fusion des contraires qui donne à leurs projets une aura intemporelle.

Appartement Rive Gauche, Paris — Entre bois brut et lignes douces.

Villa G, Bonnieux — Une ouverture paisible sur le paysage provençal.

Villa G, Bonnieux — La matière brute révélée par la lumière.

Bedroom of Villa K in Marrakech with wooden chair, linen bedding, and panoramic view of desert lands

L’harmonie dans la tension

Dans une époque où l’architecture se divise entre minimalisme froid et démonstration ostentatoire, Studio KO trace une autre voie : celle de la nuance.

Leur œuvre rappelle qu’un espace peut à la fois imposer et accueillir, impressionner et apaiser.

C’est dans cette tension — parfaitement maîtrisée — que naît leur définition de la beauté.

Crédits : Studio KO