Hay - La beauté industrielle, vue à travers ses collaborations
- AMPM
- 25 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 avr.

Entre rigueur scandinave et gestes d’auteur, HAY invente un design démocratique, éditorial et profondément contemporain.
L’objet comme langage
Un tabouret de Naoto Fukasawa, presque invisible.
Une étagère des Bouroullec, posée comme une architecture miniature.
Une lampe signée Muller Van Severen, suspendue comme une idée.
Chez HAY, l’objet n’est jamais là pour briller. Il est là pour accompagner, pour proposer un certain rapport à l’espace et au temps. Chaque pièce est une ponctuation du réel, une syntaxe douce du quotidien.
Une maison d’édition plus qu’une marque
Fondée en 2002, HAY n’a jamais cherché à devenir une « marque » dans le sens traditionnel.
Sous l’impulsion de Mette et Rolf Hay, la maison danoise agit comme une structure éditoriale, orchestrant des collaborations à la manière d’un magazine bien composé. Leur rôle n’est pas de tout diriger : c’est d’accueillir, d’assembler, de cadrer.
Ils ne cherchent pas une esthétique uniforme, mais une cohérence ouverte : celle d’un design fonctionnel, lisible, mais toujours exigeant. Ici, la démocratisation du design n’est pas une concession : c’est une ambition culturelle.
Des designers comme co-auteurs
Ce qui distingue HAY, c’est sa capacité à composer avec des voix singulières, sans jamais perdre le fil. Chaque designer invité ne crée pas une collection « pour » HAY, mais participe à une conversation plus vaste — une grammaire collective du présent.
• Les Bouroullec apportent leur rigueur poétique, visible dans la structure fluide des chaises Palissade, ou les lignes franches du système Can.
• Muller Van Severen injectent de la couleur comme énergie, faisant de chaque pièce une sculpture du quotidien.
• Doshi Levien, dans une approche multiculturelle, tissent des influences hybrides : artisanales, industrielles, narratives.
• Et Naoto Fukasawa, dans un minimalisme absolu, fait presque disparaître la forme — ne laissant que le geste, la fonction, l’essentiel.
Chaque voix est unique, mais toutes convergent dans une même idée : celle d’un design discret, mais habité.
Un design qui structure plus qu’il ne meuble
Ce que propose HAY, ce n’est pas une esthétique du remplissage. C’est une manière de dessiner l’espace.
Le mobilier agit comme une infrastructure douce — il soutient, module, respire, sans jamais saturer.
Cette philosophie rejoint les codes de l’architecture intérieure contemporaine : des intérieurs plus ouverts, plus mobiles, où l’objet devient un outil d’articulation plutôt qu’un centre d’attention. HAY ne décore pas — HAY organise des flux, des gestes, des habitudes.
Dans ce design, l’adaptabilité devient un luxe, la modularité une réponse élégante à la complexité des usages.

La radicalité du silence
Chez HAY, la radicalité est silencieuse.
Pas de provocation formelle, pas d’ostentation. Le spectaculaire, ici, c’est la justesse.
La capacité d’un objet à durer, à s’intégrer, à ne jamais devenir obsolète.
Dans un monde saturé d’images, cette approche a quelque chose de profondément contemporain. C’est un design qui ne veut pas impressionner, mais qui cherche à rester.
Une beauté douce, presque invisible
Et si la beauté industrielle n’était plus ce qu’on croit ?
Et si elle s’écrivait aujourd’hui dans les détails ? Dans l’intention d’une courbe, la précision d’un assemblage, la chaleur d’un plastique bien choisi ?
Chez HAY, le design n’a pas besoin de se nommer. Il se devine. Il se vit.
C’est peut-être ça, leur force la plus discrète : faire de l’ordinaire un terrain d’expression, sans ego, sans fioritures — mais avec une élégance radicale.
Un design d’auteur, oui. Mais un design qui laisse de la place.
Crédits : https://www.hay.nl/en/


























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