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Flavia, Oaxaca — L’architecture qui respire dans la Sierra Norte du Mexique

  • AMPM
  • 10 oct.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 11 oct.

Vue intérieure du Flavia Hotel à Oaxaca, RootStudio, béton, bois et verrière.

Entre gravité et chaleur, un salon suspendu dans la lumière d’Oaxaca.


Une architecture née du relief

Sur les flancs du mont San Felipe, à quelques minutes de la ville d’Oaxaca mais déjà au seuil de la Sierra Norte, Flavia ne s’impose pas au paysage. Elle s’y laisse croître. Le béton brut domine la première impression. Pourtant, ce monument silencieux n’est qu’un écrin, une tension contenue entre le dehors et les respirations intérieures.


Conçu par RootStudio sous la direction de João Boto Caeiro, le projet se déploie comme une sculpture habitée. Aucune ligne rigide. L’architecture suit la pente, les contraintes du terrain, le passage du jour et de la nuit. Les volumes s’articulent en douceur, alternant vides et pleins, percées et retraits, pour que la lumière d’Oaxaca sculpte les ombres comme une matière.





Lumière et béton brut : le contraste maîtrisé de l’architecture à Oaxaca

À l’extérieur, peu d’ouvertures. Le béton s’impose, drapé de silence. Ce premier masque ne révèle rien, ou à peine un souffle d’énigme.


À l’intérieur, le contraste s’inverse. Le bois, la terre, le verre, le marbre tempèrent la rigueur du béton et prolongent le dialogue avec la lumière. Le paysage, signé Luis Zárate, pénètre littéralement l’architecture : cactus, pitayas, arbres pochote et végétation endémique s’inscrivent dans les lignes du bâti. La nature ne borde pas le projet. Elle le traverse, le structure, l’habite.


Dans cet amphithéâtre de béton, la lumière devient un matériau. Des percées calculées modulent son intensité, sculptent l’ombre, tissent des passages invisibles entre intérieur et extérieur.Ici, l’architecture à Oaxaca trouve sa vérité : celle d’un équilibre entre massivité et porosité, ancrage et respiration.





Onze chambres, onze respirations : l’architecture comme expérience sensorielle

Flavia n’est pas un hôtel au sens conventionnel. C’est une suite de séquences spatiales, onze respirations architecturales.


Chaque chambre est une variation du thème.

  • Bunker, souterraine mais inondée de lumière par un puits zénithal.

  • Teatro, dramatique et introspective.

  • Nubes ou Copal, suspendues dans la clarté.

  • Kundavi, Biblioteca, Cuarto de Máquinas et Xolo, enveloppées de textures boisées.

  • Roja, Selva, Kuni, contrastant surfaces lisses et rugosités brutes.


Le mobilier, pensé comme prolongement des volumes, s’efface dans la structure. Des artistes locaux, Sabino Guisu, Adán Paredes, Dali Nieto et Lucio Santiago, ponctuent les espaces d’interventions subtiles, à la frontière de l’art et du silence.





Scénario d’une enveloppe architecturale

L’entrée s’effectue depuis le point haut de la pente. On franchit une paroi minérale, on descend dans le silence, on découvre la cour intérieure, une respiration. Les espaces se déploient sans heurts, portés par la gravité du lieu.


Le patio central agit comme un cœur : foyer de lumière, filtre naturel, point de jonction entre les chambres et les circulations. Au sommet, la piscine et la terrasse s’ouvrent sur la vallée d’Oaxaca. Mais rien ici ne cède à la tentation du panorama. Le paysage reste intérieur, contemplé depuis la retenue.





Architecture comme silence

Flavia ne promet pas un séjour. Elle offre un silence. Un silence de matière, de lumière, de regard suspendu.


RootStudio imagine ici une œuvre d’architecture à Oaxaca qui respire, écoute et attend. Chaque seuil retarde, chaque distance invite à percevoir le temps différemment. Dans ce jeu de retenue, Flavia devient une adresse pour ceux qui cherchent moins à habiter un lieu qu’à le laisser résonner.


Crédits : Hôtel Flavia, Deezen

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